dimanche 15 septembre 2024
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent l'Ensemble les Paladins

Sandrine Piau, soprano
Jérôme Correas, clavecin et direction
« Les Héroïnes de Rameau et Haendel »
Sélection d’airs (Ariodante, Les Indes galantes, Alcina)
Faute d’avoir pu enregistrer leurs voix extraordinaires, il y a bien longtemps que nous avons oublié les noms de Francesca Cuzzoni, Faustina Bordoni ou Anna Strada del Pò. Les partitions demeurent, mais les voix de celles pour qui elles ont été écrites ont disparu. Disparu ? Pas tout à fait, car les airs composés pour elles portent leur mémoire en creux. Les prime donne, en plus d’avoir été l’attraction sans laquelle aucun compositeur n’aurait pu rencontrer un quelconque succès, ont rendu possible, par leurs talents vocaux, le déploiement d’une écriture mélodique d’une expressivité folle. On navigue de l’élan amoureux au désespoir le plus sombre, de la colère à la jubilation. Sandrine Piau s’inscrit dans cette grande tradition qui parvient à exprimer force et vulnérabilité d’une même voix.

dimanche 27 octobre 2024
à
17h00

Les Concerts du dimanche donnent carte blanche à Eklekto

Nik Bärtsch, composition et piano
Jeanne Larrouturou, Louis Delignon, Didier Métrailler, Chiao-Yuan Chang, Nikolai Ivanov, Yi-Ping Yang, percussions
Malika Kishino, Monochromer Garten III pour solo percussion (2011)
Rebecca Saunders, Void II pour deux percussionnistes (2014/2020)
Nik Bärtsch, Création (2024) pour trois percussionnistes et Nik Bärtsch

Chez Nik Bärtsch, tout est percussion : le dynamisme du toucher, la précision du placement, l’énergie contenue des frappes répétées. On se situe quelque part à la frontière du mécanique et de l’organique, entre la régularité métronomique et la réinvention permanente du son qui vit. Entre chaque note isolée, entre le marteau feutré et la corde en métal, il semble y avoir une relation électrique, un champ magnétique, un appel à la vibration commune. Plus encore que d’une tradition musicale pourtant identifiable, entre le jazz, le minimalisme et le funk, c’est de la culture zen japonaise que cette musique se nourrit, et c’est à une attitude d’écoute et de conscience qu’elle invite : « être prêt à tout, et ne rien attendre ».

dimanche 17 novembre 2024
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent l'Ensemble Les Argonautes

Jonas Descotte, direction
Avec Camille Allérat, Renato Dolcini , Julie Roset, Anthea Pichanick, Annie Dufresne, Camille Brault, Pierre Arpin, Augustin Laudet, Ilia Mazurov

Henry Purcell, Didon & Énée

Durant la décennie 1680, il y a plus de stabilité en Angleterre aux postes musicaux du royaume que sur le trône ! Dans ces circonstances, avec des moyens modestes, Purcell compose Didon et Énée, son unique opéra. À la grandeur habituelle du genre, Purcell substitue la densité : les intrigues politiques et relationnelles associées à Didon disparaissent, c’est autour du vécu amoureux de la reine et fondatrice de Carthage que se situe le propos. Elle dévoile sa profondeur émotionnelle, son intériorité bouleversée par un amour qu’elle ne peut abandonner qu’en abandonnant tout. De l’héroïne louée par certains auteurs de la Renaissance pour son adoption de qualités dites masculines ou pour sa chasteté, elle devient alors l’irrésistible écho de nos désespoirs amoureux.

dimanche 8 décembre 2024
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent l'Orchestre des Nations

Antoine Marguier, direction
Robert Clerc, musique et livret
Antoine Courvoisier, livret
Capucine Keller, Mère Royaume

La Mère Royaume - création

On ne sait pas toujours, dans cette célèbre nuit de 1602, ce qui tient de la légende ou de la réalité. On sait qu’elle eut lieu le 12 décembre, que la Mère Royaume y est devenue l’emblème de la cité genevoise, que les assaillants venaient de Savoie, et que Jeanne Piaget s’était barricadée en déplaçant sa massive armoire. Ce qu’on sait moins, c’est qu’au contraire Piaget avait ouvert un passage permettant la riposte par surprise, que les assaillants étaient des mercenaires du Piémont et d’Espagne, que Catherine Royaume était lyonnaise et que tout avait eu lieu le 22 décembre. Voilà l’occasion de faire revivre en musique ces personnalités quadri-centenaires, sans oublier Mercier, Théodore de Bèze, le pot d’étain devenu marmite de chocolat, ainsi que les anonymes habitantes et habitants qui ont su improviser un combat pour leur liberté, en pyjama.

dimanche 19 janvier 2025
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent la FanfareduLoup et l'Ensemble Variante

Sophie Le Meillour, habillage visuel

Adaptation des Tableaux d’une exposition de M. Moussorgski

À la vue d’une exposition en hommage à son ami Viktor Hartmann disparu quelques mois plus tôt, Moussorgski s’exclame : « des sons et des idées sont suspendus en l’air, je suis en train de les absorber et tout cela déborde, et je peux à peine griffonner sur le papier ». Il s’agit dès le départ d’une œuvre qui le dépasse et lui échappe. Et ce n’est que le début ! On ne compte plus aujourd’hui le nombre de versions et d’arrangements des Tableaux, allant du grand orchestre au trio de rock progressif. Initialement, des impressions visuelles ont inspiré la musique. La logique s’inverse ici : c’est la pièce arrangée pour la FanfareduLoup et l’Ensemble Variante qui va inspirer l’artiste Sophie Le Meillour à créer l’habillage visuel de cette nouvelle version des fameux Tableaux.

dimanche 16 février 2025
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent L'Orchestre de Chambre de Genève et Glass Marcano

Glass Marcano, direction

Johannes Brahms Variations sur un thème de Haydn
Maurice Ravel Tombeau de Couperin
Maurice Ravel Pavane pour une infante défunte
Miguel Vicente Garrido Chocoanita

De la surface aux profondeurs, Glass Marcano n’a pas d’équivalent. Elle le dit sans ambages : « je viens du Venezuela, je suis une femme, je suis noire », avant d’ajouter « c’est super cool ! », révélant un peu de ce qui fait d’elle l’un des coups de cœur les plus forts de l’Orchestre de Chambre de Genève ces dernières années, : un enthousiasme renversant, communicatif, réjouissant. Révélée au concours la Maestria en 2020 après une arrivée en France rocambolesque et deux nuits sans sommeil, Glass Marcano n’ordonne rien, elle inspire, avec une corporalité sans pareille. Si la joie finit toujours par l’emporter, ce concert s’inscrit sous le signe de la tendresse et de la délicatesse de ces grands orchestrateurs qu’ont été Brahms et Ravel, et l’intime mélancolie de Miguel Vicente Garrido.

dimanche 16 mars 2025
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent l'Orchestre de l'Odyssée Frank Martin

Zoe Zeniodi, direction
Elodie Fondacci, conteuse

Frank Martin Le Conte de Cendrillon

Voilà une pièce qui, dans un contexte plus favorable (elle est créée en 1942), aurait rencontré un tout autre succès tant elle s’adresse à la fois à l’enfant et à l’adulte. Avec la palette sonore de son langage lentement maturé, Frank Martin y fait apparaître les dimensions les plus contradictoires du conte, la drôlerie et la cruauté propres à l’univers des frères Grimm. « Il fallait du sérieux, de la comédie, du mystère, de la tendresse et de la méchanceté, de la séduction perverse et de l’amour le plus pur. » L’histoire pour enfants revêt une dimension spirituelle : « c’est plus qu’une simple histoire d’amour, c’est l’histoire d’une âme atteignant la joie suprême après les afflictions de ce monde terrestre ». Entre humour et sérieux, la pièce est finalement surtout initiatique.

dimanche 11 mai 2025
à
17h00

Les Concerts du dimanche présentent l'Orchestre de la Suisse Romande et Nadège Rochat

Jonathan Nott, direction
Nadège Rochat, violoncelle

Marie Jaëll, Concerto pour violoncelle
Igor Stravinsky, Petrushka

Magnifique redécouverte que celle de Marie Jaëll (1846-1925). Pianiste, elle triomphe en Europe avant même d’intégrer le Conservatoire de Paris, d’y obtenir le premier prix quatre mois plus tard, et de continuer ses tournées. Entre 1870 et 1895, portée par une « frénésie », une « passion qui renverse tous les obstacles », elle compose une soixantaine d’œuvres instrumentales et vocales. Son merveilleux concerto pour violoncelle est l’un des sommets de son œuvre. Les textures colorées de l’orchestre, lumineuses, forment l’aube de la musique française du siècle qui va suivre. Quand Petrushka, deuxième ballet de Stravinsky, est créé à Paris en 1911, Marie Jaëll ne compose plus, elle conduit des recherches novatrices qui éclairent les relations entre le toucher du piano et la psychologie.